Seed Sack

J’ai décidé de faire partie d’un groupe de patchwork. Et le jour de mon arrivée à Beaumont il y a un mois, j’ai eu la chance d’être introduite dans l’un de ces groupes.

Des femmes et quelques homme (et oui !) se réunissent dans une église une fois par mois afin de partager leurs expériences, de s’inscrire à des ateliers, d’écouter des intervenants parler d’une technique, d’un ouvrage ou autres, d’accéder à une bibliothèque sur le thème du patchwork, de donner ou de recevoir des tissus gratuitement, de contribuer à des levées de fonds (charité) en réalisant des ouvrages, de participer au bloc du mois et si le cœur vous en dit d’oser de montrer vos ouvrages !

J’y ai rencontré deux merveilleuses femmes très différentes et j’espère entrer dans leur petit groupe qu’elles décrivent comme étant différent et créateur, tout moi quoi !

Hier donc, deuxième rencontre pour moi. Une dame d’un certain âge monte sur l’estrade et présente un immense patchwork très traditionnel mais avec une variété incroyable de tissus aux imprimés surannés. Tous plus jolis et originaux les uns que les autres. Je suis conquise et à la fin de la séance je me précipite pour lui parler.

Elle me dit qu’elle a entièrement réalisé cet ouvrage avec des Seed Sack de sa famille. Devant mon regard ahuri elle m’explique. Quand elle était petite elle allait acheter des graines avec son papa. Celles-ci étaient conditionnées dans des sacs en tissu tous différent. Elle aimait les choisir. Sa grand-mère faisait du crochet avec les liens de ces sacs. Et les femmes de sa famille en faisaient des robes, du patchwork et d’autres petits travaux de couture.

Au États-Unis au milieu du 19 siècles, des sacs en grosses toiles de coton ou de lin les "Seed Sack"ont remplacé les barriques et autres contenants pour vendre, stocker et transporter des aliments et les graines. Les femmes des fermiers ont vu dans ses sacs une matière gratuite afin de réaliser des vêtements. Les entreprises d'alimentation et agricoles, alertées de cette réutilisation ont commencé à imprimer leurs sacs dans des motifs plus colorés et attractifs.

Il fallait généralement plus d'un sac pour faire une robe, l'idée était de donner aux fermiers une incitation à continuer à acheter leurs produits. Sur ses sacs étaient également imprimés des modèles pour aider la femme à les transformer en vêtements, poupées et autres petits ouvrages. En 1942, on estimait que trois millions d'Américains portaient au moins un vêtement fabriqué à partir de ses sac, mais à la fin de la décennie, les sacs de toile ont cédé la place au papier beaucoup moins cher.